Conférence avec Claude-Henry Joubert : la Musique pour quoi faire?

26 Avr

Le mardi 29 avril à 19h30, la Médiathèque Gustave-Eiffel vous propose d’assister à une conférence intitulée  « la Musique pour quoi faire? »

CH JoubertClaude-Henry Joubert a fait, comme altiste, le tour du monde. Directeur du conservatoire d’Orléans pendant quinze ans puis de l’Institut de Pédagogie Musicale et Chorégraphique de la Villette pendant sept ans, il a dirigé deux cents concerts d’orchestre, enseigné l’alto, le solfège et la littérature médiévale, écrit sur l’enseignement de la musique, Proust, Marie de France, et composé plus de trois cent cinquante oeuvres. Il enseigne aujourd’hui l’harmonie et le contrepoint à l’Ecole Nationale de Musique et de Danse d’Aulnay-sous-Bois et accomplit des missions de formation pédagogique en France et en Europe… Il est docteur ès lettres de l’Université de Paris IV – Sorbonne.

 

Petite histoire d’une classe d’alto par Claude-Henry Joubert

(Article publié dans le bulletin des Amis de l’Alto n°3 en mai 1981)

Je commençais l’étude du violon à huit ans avec un nouveau professeur du Conservatoire d’Orléans, nommée Janine Beaujouan. Après quelques leçons, celle-ci me proposa de changer d’instrument et de commencer l’alto dans sa classe du Conservatoire. Je connaissais bien l’alto : c’est un instrument à vent très grand qui s’enroule autour du corps, et dont le large pavillon domine celui qui en joue et l’orchestre tout entier.

Deux problèmes se posaient à moi : comment imaginer que Janine Beaujouan, d’apparence frêle, pouvait jouer d’une telle machine ? En outre, aimerais-je cet instrument pour lequel je n’avais pas d’attirance particulière ? La décision fut rapidement prise car l’instrument importait peu ; ce qui m’attachait à la musique, c’était d’abord (sinon uniquement) mon professeur.

La leçon suivante eut lieu au Conservatoire. J’éprouvais à cette occasion deux sentiments contradictoires : une grande satisfaction à constater que l’alto n’était pas un hélicon et une épouvantable angoisse car, en arrivant, Janine Beaujouan me dit que j’allais jouer de l’alto dont les cordes étaient La, Ré, Sol, Do. En attendant mon tour, j’avais complètement oublié le nom des quatre cordes et je fus saisi d’une panique que je retrouve à chaque fois que je retourne dans cette petite salle de classe (et non pas à chaque fois que je prends mon alto). Il fallait un miracle et il advint ! Me levant pour marcher au supplice, j’entends mademoiselle Beaujouan, prononcer les quatre syllabes que j’avais le plus envie d’entendre : La, Ré, Sol, Do. C’est à cet instant, en dissipant ma terreur naïve, que mon professeur transforma ma respectueuse tendresse en félicité, me donnant volonté, goût et confiance

 

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Médiathèque Gustave-Eiffel

111 rue Jean-Jaurès

Renseignements : 01 47 15 76 4

Nath N.

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